Les Food-trucks à Fouesnant

1 juin 2025 15 Par Collectif ASPF

Le dossier a été évoqué par la presse ces derniers jours. Mais l’information a débordé sur les réseaux sociaux fouesnantais dans un concert de mensonges et de calomnies. Nous vous retraçons la chronologie des événements dans un souci de transparence.

Le cas de Beg Meil

En 2021, nous avons alerté la mairie au sujet du commerce ambulant La Bonne Franquette installé à Beg Meil depuis de nombreuses années.

Maps (vue actuelle)

Nous reprochons à la mairie d’accorder un arrêté municipal qui autorise cette installation sur la dune grise, dans une zone protégée Natura 2000, dans la bande des 100 mètres, en violation de l’article L 121-16 du code de l’urbanisme.

Cette année, nous avons officiellement demandé à la mairie le retrait et l’annulation de cet arrêté pour trouver une solution acceptable.

Le maire disposait de 2 mois pour répondre à notre courrier mais nous n’avons eu aucune nouvelle.

Nous avons simplement eu vent d’échanges entre l’avocat de la mairie et un avocat avec qui nous travaillons régulièrement. Rien d’officiel.

Malgré cela, nos échanges confidentiels avec la mairie ont fuité et l’information a été publiée sur un groupe local de Facebook.

Entre temps, nous nous sommes rapprochés des services de la mairie pour prendre connaissance du dossier. Celui-ci comprend en tout et pour tout une demande succincte du gérant et un arrêté ne stipulant que les dates d’exploitation. Rien qui ne précise l’installation sur place, le nombre de véhicules, l’emprise au sol…

Devant le déferlement de commentaires très violents, parfois haineux et propageant pour nombre d’entre eux des contre-vérités, nous sommes allés à la rencontre de la gérante sur place et nous avons contacté le gérant par téléphone. Ensuite nous avons répondu à la presse qui nous a sollicités.

Afin d’apaiser la situation, nous avons proposé à la mairie une réunion tripartite qui s’est déroulée ce samedi matin 31 mai.

La suite du dossier

Lors de l’entrevue, en déclaration liminaire, nous avons dénoncé les propos menaçants proférés à l’encontre du président de l’ASPF lors de l’entretien téléphonique. Les mots ont été de nouveau assumés devant témoin, en l’occurrence le maire, le Directeur Général des Services et une adjointe.

Ensuite, nous avons exposé les raisons de notre action : l’ensemble du snack, du camion dortoir et les chambres froides sont installés sur une zone naturelle Natura 2000.

Dans les lignes du Télégramme du 28 mai, le maire de Fouesnant reconnait que le périmètre d’installation de la guinguette est illégal. Mais aujourd’hui, il se défausse et ne parle plus que “fragilité juridique“. Nous lui avons demandé la communication de l’avis de l’avocat défendant les intérêts de la mairie. Refus!

Nous avons proposé une solution alternative aux gérants et à la mairie, à savoir le déplacement 60 mètres plus loin sur le parking public le long de la plage de Kerambigorn, hors de la zone Natura 2000, dans une zone artificialisée, pour finir la saison.

En jaune la zone Natura 2000 – notre proposition à 60 mètres

Notre proposition a été rejetée.

Après en avoir délibéré en Conseil d’Administration, nous avons renoncé à un référé suspension et opté pour donner un délai supplémentaire afin que le gérant puisse sereinement terminer sa saison.

Voici le communiqué de presse que nous avons transmis aux quotidiens locaux :

À notre demande l’ASPF a été reçue par le maire en réunion tri-partite.

Le maire ne reconnaît plus « l’illégalité » mais évoque une « fragilité juridique. »

Nous avons demandé au maire de nous présenter l’analyse juridique de son cabinet d’avocat mais il a refusé.

Nous avions proposé un déménagement des installations à 60 mètres sur une parcelle artificialisée par la mairie mais cela a été refusé par le gérant et la mairie.

Dans un souci d’apaisement, l’ASPF propose un statu quo uniquement pour terminer la saison.

Rendez-vous est pris en octobre en mairie pour traiter de l’installation des food-trucks dans le respect de la loi.

À l’avenir

L’action que nous avons menée n’avait pas pour objectif de fermer le snack La Bonne Franquette comme l’ont affirmé certains.

Ce n’est absolument pas à des fins politiques comme en sont convaincus d’autres, nos statuts ne l’y autorisent pas. Ce combat n’est pas le nôtre. Nous regrettons d’ailleurs d’être très souvent projetés sur ce terrain.

Si nous réagissons depuis plusieurs années sur le sujet c’est parce que notre association reçoit régulièrement des sollicitations sur le sujet. Nous rejetons celles qui traitent de nuisances olfactives ou visuelles mais sommes sensibles quand il s’agit des zonages sur lesquelles sont installés ces commerces estivaux.

Qu’en sera t-il lorsque chaque entrée de plage aura sa propre guinguette ? Ce type de situation se voit sur d’autres côtes prisées des vacanciers et il est aujourd’hui courant de constater l’intervention du préfet pour remettre de l’ordre et procéder à une régulation par le démontage de paillotes.

Nous souhaitons simplement que les demandes d’installation de commerces ambulants fassent l’objet d’une réflexion plus globale. Un dossier d’instruction bien mené permettrait de définir des périodes claires, des zones d’implantation parfaitement définies, des surfaces d’exploitation respectées.

Et tout cela dans le respect des lois et dans la transparence la plus totale.

Nous espérons vivement que notre intervention sur le cas de La Bonne Franquette permettra à la mairie d’ajuster sa copie dans l’instruction des dossiers et surtout sera une source de réflexion approfondie alors que les services municipaux sont dans une phase avancée dans la rédaction du nouveau Plan Local d’Urbanisme.

La discussion, nous l’espérons constructive, se poursuivra en octobre.