Nouveaux aménagements à Cleut Rouz

27 avril 2023 0 Par Collectif ASPF

De nouveaux travaux ont été engagés à Cleut Rouz.

Ils visent à modifier l’accès à la plage et à dévier le cheminement en arrière de la dune, du moins, ce qu’il en reste au bout de l’enrochement…

Malgré les panneaux signalant la fragilité de la dune, de nombreux marcheurs traversaient le fil de clôture. Une entrée officielle a été créée à l’extrémité de la plage.

Les agents enfonçant les pieux …
… qui ouvrent un nouvel accès à la plage.

Le sentier “historique”, jusqu’alors à l’arrière de la dune, est aujourd’hui fermé. Cet espace maintenant inaccessible fait désormais partie du haut de la plage.

L’ancien cheminement est condamné …
… et on entre à l’ouest par la pinède.

Le chemin passe désormais dans ce qui fut la pinède, le secteur boisé dans lequel les flots se sont déversés à plusieurs reprises, entraînant une forte hausse de la salinité et le dépérissement des arbres.

Le nouveau chemin …
… l’espace entre l’ancien et le nouveau chemin …
… et l’entrée du nouveau chemin, côté est.

L’ambition semble être que la Nature recharge la zone en sable et que la dune se reconstitue. Et à cette fin, la zone la plus fragile a aussi été protégée par la remise en place de la clôture permettant à la végétation spécifique de se remettre en place.

La clôture est réinstallée en haut de plage …
… pour empêcher le piétinement de la dune.

Recul du trait de côte

Le déplacement du cheminement d’une vingtaine de mètres vers le marais marque donc de façon concrète l’érosion dunaire.

Ces nouvelles installations entérinent désormais le recul du trait de côte.

Force est de constater que l’ensemble des travaux antérieurs, tels que les deux rangées de pieux, mises en place sur la plage dans l’alignement de l’enrochement ou bien les plantations d’oyats n’ont pas apporté les réponses souhaitées.

Des études en cours ?

À plusieurs reprises, nous avons été sollicités. Aussi bien les résidents, que les gens de passage s’interrogent sur ces multiples interventions, se demandant si elles résultent d’études scientifiques préalables.

Nous ne sommes pas à même de répondre à ce questionnement…

Une recherche par mots-clés sur les moteurs de recherche stipule qu’une “étude géomorphologique du secteur littoral de Mousterlin-ouest entre la pointe de Mousterlin et le cordon d’enrochements de Trégounour” a été commandée par la mairie de Fouesnant. Un rapport a été rédigé et remis à la commune en mai 2007.

Dix ans plus tard, en 2017, le maire de Fouesnant justifiait son projet de pieux pour enrayer le phénomène d’érosion. « L’engraissement de la dune est plus que visible. Comment peut-on le nier ?, affirmait Roger Le Goff. On ne voit même plus les ganivelles. Le résultat est positif » (Télégramme du 17 avril 2017)

Quant aux études sur lesquelles le chantier était supposé s’appuyer, le maire poursuivait : « La première [étude] avait été réalisée en mars 2007 par Alain Hénaff (UBO). Nous nous sommes appuyés sur cette étude pour lancer le projet. Certes, aujourd’hui, le scientifique suit Les Glénan et peut-être moins le littoral. Mais avec la mise en place du Plan de prévention des risques littoraux (PPRL), il y aura un suivi ». (ibid.)

Les propos sont pour le moins évasifs en ce qui concerne la caution scientifique.

Il semble donc qu’une fois de plus les réalisations ne répondent à aucune préconisation.

Et au-delà de Cleut Rouz ?

Lorsque l’on débouche sur la plage au niveau du camping et que l’on jette le regard vers l’est, on se rend compte que le phénomène apparu au bout de l’enrochement et désormais bien établi, est en cours ici aussi.

De nombreuses questions restent en suspens :

  • Pourquoi assistons-nous à une telle érosion localisée ?
  • L’enrochement en est-il la cause première ?
  • Pourquoi les blocs de fondation de l’enrochement glissent-ils, entraînant l’écroulement de l’édifice ?
  • Le glissement des blocs est-il perceptible en d’autres points ?
  • L’effondrement de l’enrochement est-il inéluctable ?
  • Où le sable qui stabilisait la base a t-il migré ?

Une véritable étude scientifique nous paraît donc urgente et essentielle.

Pour l’heure, il est à craindre que l’érosion à laquelle nous assistons à l’extrémité de l’enrochement ne se poursuive inexorablement vers l’est…

Toute politique publique vise à anticiper les effets du réchauffement climatique.

Et à Fouesnant ?