Décharge à ciel ouvert

27 novembre 2023 5 Par Collectif ASPF

Le garde-champêtre d’antan avait la réputation d’être observateur. À force d’arpenter les voies, il remarquait les incivilités et remontait l’information.

Aujourd’hui, des citoyens nous remontent ces situations d’atteintes environnementales.

Pour exemple, nous portons à votre connaissance cette situation qui nous est parvenue il y a maintenant plus d’un an.

En décembre 2022, un mail nous alertait des dépôts d’une entreprise du bâtiment sur une parcelle agricole de plus de 10 000m². Le message était accompagné de photographies.

On y trouve des cabanes de chantier par dizaines, des bacs à béton, des grillages de chantier, des amas de ferraille d’engins divers. Une bonne partie est envahie par la végétation. Les ronces et les saules montrent que le stockage est ancien et en partie à l’abandon, ce que les vitres cassées des cabines et la rouille confirment.

En d’autres lieux, ce sont des monceaux de gravats, de terre, de souches, de béton, de parpaings qui bordent la voie traversant le terrain.

Nous avons contacté la gendarmerie de Fouesnant pour signaler ce dépôt sauvage.

Nous supposons que des démarches ont été mises en place pour constater et contraindre le propriétaire à dépolluer le site.

Une année plus tard, nous constatons un changement notoire : une chaîne ferme l’entrée et un panneau cloué sur un arbre en interdit l’accès…

Un simple coup d’œil par-dessus le talus de la parcelle voisine montre que rien n’a changé si ce n’est que la végétation a progressé.

Face à ces incivilités, nous avons monté un dossier plainte que nous souhaitons déposer à la gendarmerie de Fouesnant pour signifier les infractions :

  • au PLU de Gouesnac’h pour le mauvais usage de la parcelle,
  • au Code de l’Environnement pour le dépôt illégal de déchets, Article L 541-3
  • au Code de l’Environnement pour la gestion de déchets, Article L.541-2-1
  • au Code Pénal pour l’impact environnemental, Article R635-8 et Article L. 541-46.

Le dépôt de plainte

Reçus à la Brigade, une discussion s’engage au cours de laquelle nous apprenons que notre plainte ne serait recevable au motif que des actions seraient déjà engagées suite à notre signalement. Le Procureur a été prévenu en mars 2022 et “des actions sont en cours.”

Mais nous n’en saurons pas plus. Comme trop souvent, nous ne sommes pas tenus informés.

Nous ne pouvons nous satisfaire d’une simple chaîne en travers de l’accès à la parcelle.

Des questions demeurent.

Le Procureur va t-il poursuivre la démarche entamée ou le dossier sera t-il classé sans suite ? Le saura t-on ?

Que doit-on attendre du propriétaire maintenant prévenu ? Va t-il débarrasser la parcelle de tous ces encombrants de sa propre initiative ? Qui peut l’y contraindre ?

Pour l’heure, la situation est inchangée. La ferraille et les cabanes de chantier en plastique sont toujours là. La végétation progresse et risque d’occulter ces déchets sans pour autant qu’ils disparaissent et que le site soit dépollué.

Nous resterons vigilants sur ce dossier et nous nous tournerons vers le Procureur si la situation n’évolue pas favorablement.