Submersion marine et érosion littorale, quelques éléments de réponse
En complément de la conférence d’Alain Hénaff du 30 mars 2024 ( article ici ), nous vous proposons quelques éléments de réponse afin de poursuivre la réflexion.
En premier lieu, nous vous suggérons la lecture d’un article de Sciences et Avenir d’avril 2023 où l’auteur s’interroge sur la fonction des digues comme aménagement face à la montée du niveau de la mer et de l’opportunité de les ouvrir. Les exemples existent à travers le monde, aux Pays-Bas par exemple. Mais nul besoin d’aller si loin. À Lancieux dans les Côte d’Armor, la mer a regagné du terrain sur d’anciens polders.
Par ailleurs, face aux conséquences d’un recul du trait de côte, l’État suggère la mise en place d’un dispositif de solidarité pour le rachat de résidences principales impactées, mais pas les résidences secondaires ni celles liées à la location. ( Littoral : les conséquences du recul du trait de côte à l’horizon 2100 | vie-publique.fr )
Notons que les communes de Fouesnant, Bénodet et La Forêt-Fouesnant ne figurent pas dans la liste du décret du 30 avril 2022 ( liste des 126 communes dont l’action en matière d’urbanisme et la politique d’aménagement doivent être adaptées aux phénomènes hydrosédimentaires entraînant l’érosion du littoral ).
Enfin le rapport préconise d’accentuer la communication sur le risque d’érosion du trait de côte.
Ce fut l’objet de notre conférence.
Bonjour,
Où en est la situation du mur de béton, construit sur le domaine maritime, à la Mer Blanche, Bénodet ??
Il suffit d’aller sur le site internet “IGN- remonter le temps “pour visualiser l’empiétement sur le domaine maritime qui doit être inaliénable.
Bien cordialement
Etonnant que les 3 communes ( Bénodet, Fouesnant et La Forêt Fouesnant) ne figurent pas sur la liste des communes concernées par le recul du trait de côte, elles ont pourtant la possibilité de demander leur inscription à n’importe quel moment…on sait les phénomènes de submersion marine déjà à l’œuvre à Cleut- Rouz par exemple et ceux qui pourraient se produire dans un avenir plus ou moins proche au Cap Coz…
est-ce un choix délibéré desdites communes de ne pas y figurer afin de ne pas ternir leur image de stations balnéaires et de “riviera bretonne” et de continuer le bétonnage sans trop de contraintes et de comptes à rendre!…est-ce en lien avec leur acharnement à tenter d’affaiblir la loi littorale !
Bonjour,
Les communes de Fouesnant, la Forêt-Fouesnant et Bénodet ne font pas (encore) partie des communes finistériennes prioritaires face au recul du trait de côte, mais la commune voisine de Concarneau a rejoint cette liste pas plus tard que l’été dernier, avec des contraintes d’urbanisme.
Au niveau de la CCPF, les propriétaires payent depuis 2022 la taxe GEMAPI (Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations). Cette taxe a augmenté de 23,50% en 2023, et elle est va très logiquement augmenter dans les années qui viennent. Cette taxe est basée sur la solidarité, tous les propriétaires la payent. Mais les assureurs, risquent d’être plus sélectifs.
Une intéressante conférence a été organisée à Port-la-Forêt, au pôle Finistère Mer Vent en juin 2023, sur l’évolution climatique et la fragilisation des littoraux. Le météorologue Yann Amice , qui travaille dans des missions de conseil privé, a clairement dit que “des compagnies d’assurance songent à nettoyer les portefeuilles des clients qui posent problème“. Et ceci d’autant plus que les prévisions du GIEC n’intègrent pas encore dans leurs scénarios les modifications éventuelles des courants océaniques, ni la fonte du pergélisol.